Accéder au contenu principal

Tous les chemins mènent à Debré



Une ultime semaine de congés traversant la période des fêtes de fin d’année 2019 pour partir à la découverte des nymphéas d’Olivier Debré exposés pour la première fois à Tours jusqu’au 5 janvier.
Je ne pouvais pas louper cette immersion et cette expérience sensorielle qui m’avaient déjà valu une émotion lacrymale inattendue lors de mon premier face à face il y a déjà bientôt dix ans avec l’un de ces monumentaux bords de Loire exposé à la Cohue de Vannes.
Ceux que j’allais rencontrer au CCOD (centre de création contemporaine d’Olivier Debré) allaient être les plus gigantesques.


« Ce que j’ai recherché dans les grandes peintures c’est la sensation physique d’un espace qui domine notre corps, qui soit un lieu que nous puissions vivre comme nous habitons une pièce » Olivier Debré.
 
Qui ne s’est jamais retrouvé face à une toile d’Olivier Debré ne s’est jamais retrouvé dans le corps et l’âme d’un paysage.
Une peinture qui permet de tout voir, de tout ressentir, de s’adresser à une nature souveraine, captivante, immensément pleine, généreuse et triomphante de simplicité, de justesse, d’intérêt. Le peintre a réussi l’exploit de révéler la quintessence du paysage, sa peau, son entité d’une façon organique, vivante, permanente. Sa peinture continue de palpiter, d’éblouir, de couler paisiblement comme son parent : La Loire … Qui ne s’arrête pas à l’influence, à l’inspiration ni même à la réalisation consciente. Les œuvres d’Olivier Debré rejoignent non seulement le fleuve mais elles témoignent de son ubiquité. La Loire emprunte ainsi un autre courant, investit le geste du peintre pour s’étendre, jaillir, occuper un espace dans lequel elle pourra à la fois se voir et se faire voir. « L’intelligence » du paysage vient jusqu’à nous, elle vient nous transmettre,  confirmer notre réalité. 

  

 Visite du musée des beaux-arts 
 
 Une grande rouge ouvrit le bal sur l’un des murs du premier escalier et je m’empressais
de visiter d’abord la salle des œuvres contemporaines située au deuxième étage.
 
 Trois jaunes, une bleue de tailles relativement modestes comparées à celle du CCOD allaient me permettre de m’éloigner progressivement des grands rivages.
J’étais venu ici me retourner une dernière fois sur cet horizon unique avant de goûter aux sucreries bucoliques …

Quel émerveillement de constater à chaque fois les similitudes entre un tableau du XIXe et l’essence, les contours d’une œuvre du XXe.
Un Debré exprime la même passion qu’un Lambinet :
 
La lumière, les reliefs et l’écriture se rejoignent et il en va de même pour ce petit paysage de Loire réalisé par Edouard Debat-Ponsan, exceptionnel par son envergure, sa profondeur et son silence :

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le péché mortel

Jamais un auteur n'avait aussi bien décrit la présence de mes petits portraits: Je suis terriblement choqué par les gens qui vous disent qu’on est libre, que le bonheur se décide, que c’est un choix moral. Les professeurs d’allégresse pour qui la tristesse est une faute de goût, la dépression une marque de paresse, la mélancolie un péché. Je suis d’accord, c’est un péché, c’est même le péché mortel, mais il y a des gens qui naissent pécheurs, qui naissent damnés, et que tous leurs efforts, tout leur courage, toute leur bonne volonté n’arracheront pas à leur condition. Entre les gens qui ont un noyau fissuré et les autres, c’est comme entre les pauvres et les riches, c’est comme la lutte des classes, on sait qu’il y a des pauvres qui s’en sortent mais la plupart, non, ne s’en sortent pas, et dire à un mélancolique que le bonheur est une décision, c’est comme dire à un affamé qu’il n’a qu’à manger de la brioche. "D'autres vies que la mienne" de Emmanuel Carrère.

Les âmes du paysage

Huile sur toile - 73 x 92 

Atelier